Démission d’Elizabeth BORNE

EGALITE DES CHANCES : ABAYA POUR TOUS !

La démission d’Elisabeth Borne, particulièrement échaudée après usage et abus de la procédure de l’article 49, alinéa 3, de la Constitution et la discussion pour le moins complexe, étalée sur onze mois, du texte de loi sur l’immigration dont le Conseil Constitutionnel risque fort de faire son miel dans quelques jours, a donc conduit à la nomination à Matignon d’un jeune politicien sans autre expérience que celle du syndicalisme étudiant et , surtout, de celle de collaborateur de cabinet.

Un cabinet de luxe, bien évidemment, et non pas celui de l’obscur Hôtel de Ville d’un maire d’une ville de banlieue de 20 000 administrés.

C’est à dire le cabinet de Marisol Touraine, véritable principauté strauss kahnienne au sein du hollandisme mou et dominant du quinquennat 2012 – 2017, où Gabriel Attal va côtoyer Benjamin Griveaux, dont l’avenir politique sera bouché par quelques clichés trop exposés, mais surtout participer, en sa qualité de conseiller parlementaire (c’est à dire de messager entre Ministère et Parlement), à la discussion des textes portés par sa Ministre.

Et notamment sa réforme des retraites qui mettra un terme à la retraite à soixante ans.

Sur ces entrefaites, le brillant ancien élève de l’Ecole Alsacienne, où il aurait fréquenté la chanteuse Joyce Jonathan, plus tard petite amie de Thomas Hollande, s’est frotté aux joutes électorales à Vanves lors des municipales 2014 (il figure alors en 5e position sur la liste du PS qui, dans un contexte de division à gauche, ne recueille que 23,7 % des votes) puis des municipales 2020.

Cette fois ci, Gabriel Attal se présente sous la tunique macroniste en 2e position sur la liste menée par Séverine Edou.

Au premier tour, la liste obtient un peu plus de 23 % des votes avant de rechuter un peu en dessous de 20 % au second.

Il a plus de succès aux législatives dans la 10e circonscription des Hauts de Seine, découpée entre Issy les Moulineaux, Vanves et Boulogne Billancourt.

En 2017, il réunit 44 % de voix au premier tour et est élu avec plus de 60% au second.

En 2022, il atteint 48 % au premier tour et doit faire face au second tour à la candidate de la NUPES qui, bien que battue, dépasse les 46 % des voix à Vanves.

Après avoir essuyé les plâtres aux Comptes publics, le descendant de la famille La Forest Divonne (une situation qui vaut à Gabriel Attal d’être apparenté plus ou moins directement à Françoise de Panafieu née Missoffe mais aussi à la journaliste Apolline de Malherbe) s’était donc retrouvé à la tête du Ministère de l’Education Nationale, succédant à Pap N’Diaye, à quelque encâblures des vacances scolaires.

Soucieux de l’ordre des priorités en matière éducative, Gabriel Attal a relancé la proposition de l’uniforme à l’école, le recours à la tenue unique ou commune étant présenté comme l’instrument de l’égalité scolaire.

L’abaya ne saurait, malgré le titre un rien provocateur de notre article, être retenue comme solution acceptable mais avant même que le Conseil d’État ait statué sur la moindre procédure contentieuse en matière de textile scolaire, patatras !

Amélie Oudéa Castéra, promue Ministre de l’Education, expliquait benoîtement devant la presse qu’elle avait sorti ses propres enfants de « l’enfer » de l’école publique, pavé d’absences injustifiées des enseignants et de médiocrité des apprentissages, pour les orienter vers une bonne école sérieuse, catholique, sans qu’on soit tout à fait certain qu’elle soit aussi apostolique et romaine.

Il faut dire que l’enfer de l’enseignement public, c’était, dans le cas précis, l’école Littré, située dans un quartier déshérité de Paris, qui s’appelle Notre Dame des Champs, dans une rue allant de la rue de Rennes à la rue de Vaugirard.

Si l’on en croit l’Education Nationale, qui tient un annuaire de ses établissements à raison de leur sociologie, l’école Littré se situe à 142,7, tandis que l’Ecole Alsacienne est à 149,6 et Stanislas à 146,9.

A contrario, et pour saluer l’engagement des enseignants, on notera qu’une école comme Charles Hermite, près du périphérique et de la Porte d’Aubervilliers, se situe en dessous de 80…

L’indécence candide semble être la marque de fabrique d’Amélie Oudéa Castéra, par ailleurs nièce des journalistes Alain et Patrice Duhamel (et par alliance, de fait, de Nathalie Saint Cricq), épouse de Frédéric Oudéa, dont on ne rappellera pas trop les faits d’armes à la tête de la Société Générale (notamment l’implantation de plusieurs filiales de la banque dans des paradis fiscaux, malgré les dénégations de l’intéressé devant une commission d’enquête parlementaire).

Depuis l’an dernier, Frédéric Oudéa a changé d’air en devenant PDG de Sanofi, une des cinq plus grosses capitalisations boursières de la place de Paris.

Avant de se plaindre des absences excessives des enseignants de l’école Littré, Amélie Oudéa Castéra avait témoigné devant une commission d’enquête parlementaire portant sur les dysfonctionnements dans les fédérations sportives, notamment en matière sexuelle, sexiste ou en prévention du harcèlement.

Ancienne directrice du marketing chez Carrefour, rémunérée 1,4 million d’euros par an, AOC était devenue Directrice générale de la Fédération Française de Tennis.

Une tâche occupant « ses jours, ses nuits, ses week end, ses samedis et dimanches », modestement rémunérée 500 000 euros par an, « ce qui n’est pas trop payé » du point de vue de la Ministre…

Ajoutons donc à l’équipage une Ministre de la Culture venue chercher un Oscar à l’Hôtel de Ville de Paris, unique objet de son ressentiment, une Ministre de la Santé et du Travail opposée, en son temps, au mariage pour tous et, dans sa vie d’avant la politique, directrice de marketing d’une compagnie d’assurance privée US et quelques autres joyeux drilles déjà éprouvés (Le Maire, Darmanin, Fesneau, Béchu ou Lecornu) et vous vous retrouvez avec une équipe gouvernementale de repentis de la gauche et de la droite et, d’ailleurs, surtout de ceux là.