Ce qu’a d’ores et déjà montré le mouvement en cours sur les retraites, c’est qu’il est essentiel, pour une Sécurité Sociale fondée sur la solidarité interprofessionnelle et intergénérationnelle, de disposer de ressources stables et, autant que possible, abondantes.
Dans le cas de l’assurance vieillesse, financée de manière principale par des cotisations sociales, la questions pourrait être résolue en grande partie pour peu qu’on décide d’agir avec vigueur pour promouvoir la création d’emplois.
Petite (façon de parler) opération arithmétique.
Soit un SMIC de 1 709,28 euros brut par mois.
Générant 264,08 euros de cotisation sociale retraite (6,9 % pour la part dite ouvrière et 8,55 % pour la part dite patronale).
Rappelons ici que cette part patronale est une vue de l’esprit, puisque cette cotisation est totalement prise en charge par l’Etat aujourd’hui.
Pôle Emploi, de son côté, a enrôlé rien moins que 3 049 800 privés d’emploi en fin d’année 2022.
Si, par je ne sais quel miracle, ces privés d’emploi étaient tous embauchés, nous disposerions, chaque mois, de plus de 800 millions d’euros de recettes supplémentaires pour l’assurance vieillesse et d’un total supérieur à 9,6 Mds d’euros pour l’ensemble de l’année.
La même démonstration vaut pour le travail à temps partiel imposé, dont on peut estimer les pertes entre 1 et 2 millions d’emplois en équivalent temps plein, ce qui pourrait conduire à une déperdition de ressources comprise entre 3,2 et 6,4 Mds d’euros.
Enfin, pour appréhender les conséquences de la discrimination salariale dont les femmes demeurent les victimes en France, on soulignera que chaque salaire féminin moyen génère, chaque année, du fait des décisions des employeurs, 700 à 750 euros de pertes de financement pour l’assurance vieillesse.
Le combat pour l’égalité salariale entre les hommes et les femmes est l’un de ceux qui comptent le plus puisque ses prolongements sont multiples, d’autant qu’il rencontre naturellement celui pour l’emploi et celui pour l’extension des droits sociaux.